Le CHEO transforme les soins et la recherche sur les troubles alimentaires

Le personnel du CHEO ouvre la voie en s’attaquant à l’un des domaines les plus complexes et cruciaux des soins de santé pédiatriques : les troubles alimentaires. Les cliniciennes et cliniciens ainsi que les chercheuses et chercheurs mettent au point des approches novatrices qui améliorent non seulement les soins prodigués au CHEO, mais façonnent également les systèmes de santé au Canada et ailleurs.
La pandémie de COVID19 a mis en évidence le coût social et économique des troubles alimentaires. Une étude nationale menée par l’Institut de recherche du CHEO a révélé une augmentation importante du nombre d’enfants et de jeunes souffrant de troubles alimentaires qui se sont rendus au service des urgences ou qui ont été admis à l’hôpital.
L’intervention du CHEO a nécessité la participation de plusieurs cliniciennes et cliniciens spécialistes pour améliorer les soins prodigués aux enfants dès leur arrivée à l’hôpital, mais aussi bien avant qu’ils aient besoin d’un traitement en milieu hospitalier.
Nicole Obeid, psychologue du développement appliqué, scientifique et responsable du laboratoire de recherche sur les troubles alimentaires à l’Institut de recherche du CHEO, est fière de ses travaux sur le dépistage précoce et du traitement.
Mme Obeid a déclaré qu’une intervention précoce peut considérablement améliorer la réaction au traitement et ses résultats, mais que le système de santé canadien n’est pas actuellement en mesure d’offrir ces soins.
« Les jeunes sont nombreux à lutter longtemps avant de souffrir d’un trouble alimentaire grave », a-t-elle affirmé, ajoutant que 90 % des troubles alimentaires font leur apparition avant l’âge de 25 ans.
Lorsqu’une personne présente les premiers signes d’un trouble alimentaire, comme une obsession vis-à-vis son poids et son alimentation, avant l’apparition de la maladie à proprement parler, il est important d’en détecter les symptômes dans les trois premières années, car un dépistage précoce peut limiter les conséquences graves sur la santé mentale et physique.
C’est ce qui a inspiré Mme Obeid à contribuer au lancement et à la direction du réseau FREEDCan, qui adopte un modèle fondé sur des données probantes mis en place au Royaume-Uni. Le modèle met l’accent sur le dépistage à grande échelle afin de mettre les jeunes en contact avec les services de santé pour les aider à gérer les troubles alimentaires à un stade précoce.
Mme Obeid a déclaré que les études n’ont toujours pas brossé un tableau complet de la prévalence des troubles alimentaires, mais que les cliniciennes et cliniciens du programme des troubles alimentaires du CHEO continuent de constater une demande importante au chapitre des soins.
L’équipe du programme s’efforce de veiller à ce que chaque enfant et chaque jeune reçoive le traitement le plus efficace en fonction de son diagnostic particulier; toutefois, les options demeurent limitées.
Ces obstacles ont inspiré un nouveau modèle novateurnommé le programme d’hospitalisation partielle pour troubles alimentaires du CHEO, le premier en son genre au Canada. Ce programme offre des soins intensifs et personnalisés aux enfants et aux jeunes souffrant de troubles alimentaires modérés à graves, tous les jours de la semaine pendant 12 heures, tout en permettant à la patiente ou au patient de rentrer à la maison le soir.
Depuis août 2022, le programme a permis d’offrir des soins à 170 enfants afin de prévenir les séjours à l’hôpital, de les réduire et de les écourter. « La réduction du séjour aide à préserver le développement psychosocial des enfants et des jeunes », a déclaré Leanna Isserlin, chef de la psychiatrie du CHEO et codirectrice médicale du programme des troubles alimentaires.
Le programme d’hospitalisation partielle peut aider entre 12 et 15 patientes et patients par jour. Mme Isserlin a affirmé qu’il a été possible d’intégrer davantage de cliniciennes et cliniciens à l’équipe pour traiter les enfants plus rapidement.
En avril 2025, Mmes Isserlin et Elizabeth Quon, psychologue clinicienne et responsable de clinique du programme des troubles alimentaires, accompagnées des membres de leur équipe, ont fait part des détails du programme à un auditoire de chefs de file canadiens de la santé pédiatrique à la conférence de Santé des enfants Canada.
Elles croient que la réflexion créative, la collaboration et la croissance du programme peuvent s’appliquer à de nombreux autres domaines des soins de santé pédiatriques, alors que les équipes cherchent des façons créatives de combler les lacunes en matière de soins.
Les travaux de FREEDCan de Mme Obeid, encore à ses balbutiements, ont également inspiré des partenariats avec des chercheuses et chercheurs des troubles alimentaires en Australie et au Royaume-Uni.
Alors que nous soulignons la Semaine de la santé mentale des enfants et la Journée nationale de la santé mentale des enfants et des jeunes, le leadership du CHEO dans la recherche et le traitement des troubles alimentaires vise à offrir à chaque enfant et chaque jeune la meilleure vie possible grâce à des soins axés sur les patientes et patients ainsi que la famille, en accordant la priorité aux interventions précoces et en personnalisant les soins pour chaque patiente et patient.