Une vaste étude révèle un lien entre bien-être mental des jeunes, temps d’écran et activité physique
Une étude publiée aujourd’hui dans The Lancet Child and Adolescent Health, portant sur les données de plus de 577 000 adolescents (âgés de 13 à 15 ans) de 42 pays d’Amérique du Nord et d’Europe, révèle qu’une activité physique plus soutenue est clairement associée à un meilleur bien-être mental, et que trop de temps passé devant un écran pour les loisirs - au-delà de deux heures par jour - nuit au bien-être mental. Cette étude est la première à avoir démontré des relations aussi claires à partir d’un vaste échantillon regroupant un grand nombre de pays.
L’article est le fruit d’une collaboration internationale entre des chercheurs canadiens et australiens, dirigée par le Dr Asad Khan de l’Université du Queensland et le Dr Mark Tremblay, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’hôpital pour enfants de l’Est ontarien (CHEO) et professeur de médecine à l’Université d’Ottawa, son auteur principal.
« Nous fournissons des preuves irréfutables qu’après environ deux heures passées devant un écran chaque jour, le bien-être mental des adolescents diminue en fonction de l’exposition - plus le temps passé devant un écran est important, plus les symptômes sont importants », a déclaré le Dr Tremblay, qui est également président de l’Alliance mondiale Active Healthy Kids. « Faire de l’activité physique pendant 60 minutes ou plus par jour a des effets bénéfiques progressifs sur le bien-être mental à partir d’un jour par semaine - plus les jeunes font de l’exercice, mieux c’est pour leur santé. »
Seulement 19 % des participants à l’étude ont déclaré pratiquer une activité physique tous les jours, et le temps moyen passé devant un écran pour les loisirs avoisinait les 6 heures par jour. Les données ont été recueillies bien avant la pandémie de COVID-19, où des réductions spectaculaires de l’activité physique et de fortes augmentations du temps d’écran ont été observées à l’échelle mondiale, tirant la sonnette d’alarme quant au bien-être mental et physique de nos jeunes.
Les chercheurs ont constaté qu’il est possible de favoriser le bien-être mental, même lorsque le temps passé à un écran pour les loisirs est élevé (plus de 8 heures par jour), en accroissant le niveau d’activité physique. À titre d’exemple, parmi les adolescents qui ont déclaré passer plus de 8 heures par jour devant un écran, une augmentation spectaculaire du niveau de satisfaction dans la vie et une réduction spectaculaire des plaintes psychosomatiques ont été observées chez ceux qui ont pratiqué une activité physique chaque jour supplémentaire par semaine.
Ces résultats sont particulièrement pertinents compte tenu de la pandémie actuelle, qui a imposé un plus grand isolement et prolongé le temps passé à l’intérieur, ce qui a entraîné une augmentation du temps d’écran et une diminution de l’activité physique. Les stratégies de santé publique visant à promouvoir le bien-être mental chez les adolescents devraient être axées sur une réduction du temps passé devant un écran et une augmentation simultanée de l’activité physique, suggère Tremblay.
« Le niveau d’activité physique des adolescents, qui est sous-optimal dans le meilleur des cas, correspond à des problèmes prématurés de santé mentale et physique. La pandémie de COVID-19 a exacerbé cette tendance inquiétante. Nous devons soutenir, encourager et faciliter un réajustement des comportements vers des modes de vie plus sains chez les jeunes; il est essentiel d’en faire une priorité », implore Tremblay.
L’étude, Dose-dependent and joint associations between screen time, physical activity, and mental wellbeing in adolescents: an international observational study, a été publiée dans The Lancet Child and Adolescent Health (DOI: https://doi.org/10.1016/S2352-4642(21)00200-5).
Les auteurs n’ont pas déclaré de conflits d’intérêts et cette recherche n’a reçu aucune subvention particulière d’organismes de financement des secteurs public, commercial ou à but non lucratif.
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À propos de l’Institut de recherche de CHEO
L’Institut de recherche de CHEO coordonne les activités de recherche de CHEO et est affilié à l’Université d’Ottawa. Les sept programmes de recherche de l’IR de CHEO se concentrent sur une vaste gamme de sujets pédiatriques. Les chercheurs de CHEO sont reconnus internationalement pour leurs recherches dans les domaines des lésions cérébrales, de la génétique et des maladies rares, du cancer, et de la vie active saine, pour n’en nommer que quelques-uns. Les découvertes de l’Institut de recherche de CHEO ont inspiré la mission de l’hôpital d’offrir la meilleure qualité de vie possible à tous les enfants et adolescents. Pour de plus amples renseignements, consultez www.cheori.org.